La chirurgie intervient au début du traitement ou bien peut intervenir de plus en plus souvent après la première chimiothérapie ou après la première hormonothérapie.
Différentes chirurgies sont proposées :
- Une chirurgie conservatrice : ablation de la zone cancéreuse et préservation du sein.
- Une chirurgie de mastectomie : ablation du sein.
Le choix de l’acte chirurgical intervient après une discussion entre le chirurgien et la patiente en fonction du type de cancer et des possibilités thérapeutiques.
En cas de mastectomie une reconstruction mammaire immédiate peut être proposée, cependant celle-ci n’est pas toujours possible.
La patiente a le choix d’accepter ou non cette reconstruction après discussion avec le chirurgien, dans tous les cas il est important d’avoir compris les risques de complications post opératoires et d’avoir pris le temps de réflexion. Une reconstruction différée est également possible.
Quel est le risque de récidives ?
De nombreuses études ont démontré depuis plus de 30 ans que la mastectomie ne permettait pas une meilleure survie lorsqu’un traitement conservateur était possible.
Certaines patientes identifiées à haut risque génétique peuvent choisir d’avoir une mastectomie pour diminuer un risque de récidive élevé dans ce cas.
Il est primordial d’avoir eu une consultation d’oncogénétique auparavant avec des recommandations personnalisées. Il ne s’agit pas d’une urgence chirurgicale, car si un second cancer survient c’est souvent plusieurs années après. Les patientes dans ce cas doivent pouvoir se donner le temps de réflexion nécessaire quant aux choix de la chirurgie, de la technique, et toujours avec un accompagnement psychologique.
Comment se passe mon hospitalisation ?
Afin de faciliter le retour à des activités quotidiennes habituelles et une meilleure qualité de vie, l’ensemble de l’équipe, chirurgien, anesthésiste, personnel soignant travaillent en coordination afin de permettre une hospitalisation la plus courte possible avec une même qualité de soins. C’est ce qu’on appelle la réhabilitation précoce.
La chirurgie ambulatoire rentre également dans ce cadre. Notre structure permet de réaliser une chirurgie sur la journée pour la plupart des interventions, y compris pour certaines interventions gynécologiques.
Le patient debout au bloc opératoire
Vous arrivez le matin même de l’intervention et êtes accompagnée jusqu’au salon d’accueil du bloc opératoire. L’équipe chirurgicale composée d’infirmier(e) et de votre chirurgien vous accompagne à pied jusqu’en salle d’opération. L’équipe vérifiera votre identité et tous les éléments nécessaires à votre sécurité.
Plus de 90 % des patients interrogés sur leur expérience sont satisfaits de venir « debout », en se sentant plus dignes et acteurs de la situation.
Est-il utile de choisir sa méthode de reconstruction avant la mastectomie ?
Il est important que la patiente reçoive une information sur les possibilités de reconstruction correspondant à sa situation, que celle-ci soit immédiate ou différée.
Existe-t-il des situations pour lesquelles on ne peut pas faire de reconstruction immédiate ?
La reconstruction mammaire immédiate est proposée aussi souvent que possible lorsque les conditions permettent d’avoir des suites opératoires avec le moins de complications prévisibles et un résultat esthétique satisfaisant.
Lorsque le plan de traitement nécessite des traitements complémentaires telles que la radiothérapie ou une poursuite de la chimiothérapie, il est important de ne pas les retarder car ces traitements conditionnent la guérison globale. Or si une complication après chirurgie survient favorisée par l’état de la patiente ou un traitement en cours, ces traitements peuvent ne pas être réalisés comme ils le devraient.
Une discussion éclairée entre la patiente, le chirurgien et le radiothérapeute doit donc être faite en amont de la décision d’une reconstruction immédiate.
Les contre-indications formelles sont les cancers du sein inflammatoires ou les cancers localement évolués. Également, la reconstruction mammaire immédiate a des risques de complications élevés, ou risque de donner un résultat esthétique peu satisfaisant. Elle ne sera pas forcément proposée.
En pratique les cas défavorables à la reconstruction surtout immédiates seront les patientes présentant un risque de complications post opératoires important : seins de fort volume, tabagisme, diabète, surpoids, ATCDT de chirurgie mammaire, radiothérapie ou cumulant ces facteurs.
Si l’idée de reconstruction immédiate est séduisante, la perte du sein est bien réelle et il faut être attentif au délai souvent très court entre l’annonce de la mastectomie et l’intervention. Il est donc utile de rappeler que les femmes ont toujours le choix de réfléchir et de préférer une reconstruction dans un temps secondaire.
Suis-je obligée de choisir une reconstruction chirurgicale du sein ?
L’épreuve difficile de la mastectomie peut être le point de départ vers un chemin de reconstruction qu’elle soit chirurgicale ou non chirurgicale. La reconstruction ne passe pas que par la chirurgie et ce chemin de vie est personnel.
Il y a autant de reconstructions que de femmes, il n’y a pas de règles quant au vécu d’une reconstruction chirurgicale.
Certaines seront satisfaites quel que soit le résultat esthétique, d’autres n’auront de cesse de chercher une perfection. Il est prudent de rappeler que le sein perdu n’est jamais retrouvé mais remplacé. Un accompagnement de la femme dans toutes ses dimensions psychique, physique, émotionnelle est donc important.
Voici un lien vers l’espace de réflexion et d’information de l’Institut Curie sur « guérir le regard »
Quel est le risque de rejet des implants dans le cas d’une reconstruction par prothèse ?
En cas de reconstruction par implant prothétique le risque majeur est celui d’infection de la prothèse.
Le risque principal se situe dans la période post-opératoire précoce mais peut survenir jusqu’à 1 an après. Ce risque estimé à 5% environ est un peu plus important dans les reconstructions immédiates que différées.
Le second risque est celui de coque péri-prothétique qui est augmenté en cas de radiothérapie. Il s’agit d’un épaississement anormal des tissus autour de la prothèse qui va donner un aspect figé, avec une sensation de grande fermeté au toucher, et parfois même de gêne au quotidien. Cette coque peut apparaître jusqu’à 1 an après la chirurgie.
Peut-on réaliser une reconstruction seulement avec lipomodelage ? Cette solution est-elle possible pour des bonnets B ou C ou bien est-elle utile uniquement pour les retouches ?
Le lipomodelage (transfert de tissu graisseux de son propre corps) est une technique incontournable qui permet à la fois de créer du volume mais aussi d’améliorer la qualité de la peau en apportant du tissu neuf.
Cette technique peut être utilisée seule (lipomodelage exclusif) ou en complément d’une autre technique par prothèse : la graisse vient gommer les contours de la prothèse et créée un matelas en épaississant les tissus autour, ou en complément d’une technique par lambeau autologue (avec ses propres tissus, sans corps étranger), grand dorsal, DIEP abdominal ou de cuisse.
Le lipomodelage exclusif est plus souvent réservé pour des femmes avec des seins de petit volume et une réserve graisseuse suffisante.
Cette intervention se fait en ambulatoire, est peu douloureuse, ne nécessite pas de nouvelles grandes cicatrices et les risques de complications de cette chirurgie sont faibles.
Cependant, il faudra réaliser environ 3 à 6 interventions espacées de 2 mois environ. La capacité du corps à fixer la graisse est variable d’une patiente à l’autre et 30 à 50 % de la graisse transférée sera éliminée par le corps. Le tabac ou un antécédent de radiothérapie aggrave ce phénomène.
On parle souvent de l’asymétrie, cela a-t-il un impact négatif sur le corps ? Il y a-t-il une contre-indication à rester avec un seul sein ?
Il n’y a aucune contre-indication à rester avec un seul sein. La reconstruction doit être un choix réfléchi et ne constitue pas une obligation. Certaines patientes avec un fort volume mammaire peuvent faire le choix de commencer par une réduction du sein restant et de prendre le temps ensuite de la réflexion.
Dans tous les cas une activité physique adaptée ainsi qu’un travail de kiné précoce et spécialisé sera nécessaire afin d’améliorer au maximum le confort et la récupération complète des mouvements.
Après une opération de reconstruction, qu’est-il déconseillé de faire ? Au bout de combien de temps est-il possible de reprendre le sport, le travail ?
L’objectif est toujours de retrouver une vie la plus normale le plus rapidement possible.
Cependant selon la technique choisie, le travail de chacune, l’arrêt de travail peut aller de 2 à 6 semaines.
Il faut garder en tête qu’il s’agit d’un parcours de soins avec le plus souvent au minimum 2 interventions sous anesthésie générale espacées de 2 à 3 mois environ. Dans tous les cas l’activité physique devra être poursuivie et sera un facteur d’équilibre et de récupération essentielle. De même la kinésithérapie spécialisée sera essentielle.
Est-ce vrai qu’il faut attendre un an après la fin des traitements pour la reconstruction ?
Selon le type de reconstruction, il peut être conseillé d’attendre plusieurs mois après une radiothérapie, notamment en cas de lambeau libre DIEP abdominal ou DIEP de cuisse.
En revanche, il n’est pas nécessaire d’attendre ce délai pour une reconstruction avec lipomodelage dans le 1er temps, car la graisse permet d’améliorer la qualité des tissus.
Faut-il dans tous les cas arrêter le tabac ?
Le tabac doit être arrêté dans tous les cas, car il est bien connu que l’antécédent tabagique et/ou le tabac en cours augmente le risque de complications chirurgicales, mais aussi les complications de la radiothérapie en augmentant la radiosensibilité.
Le risque d’infection est augmenté ainsi qu’un retard de cicatrisation. Le tabac constitue une contre-indication à une reconstruction par prothèse ou par DIEP. Une consultation d’addictologie tôt dans le parcours de soins est importante.
Qu’est-ce que la sècheresse vaginale ?
Le syndrome génito-urinaire de la ménopause est le nouveau terme pour désigner la sècheresse vaginale. Le syndrome génito-urinaire, anciennement connu sous le nom d’atrophie vulvo-vaginale, est un terme qui décrit les changements causés par le manque d’œstrogènes pendant la ménopause. Ces changements peuvent également être présents chez 15% des femmes pré-ménopausées en raison de la baisse des œstrogènes.
Est-ce que les sècheresses vaginales sont fréquentes ?
Les symptômes de carence en œstrogènes dans la région génito-urinaire sont gênants chez plus de 50% des femmes, ayant un impact négatif sur la qualité de vie, l’activité sociale et les relations sexuelles.
Le syndrome génito-urinaire est un syndrome chronique et progressif sous-diagnostiqué et sous-traité. À ce jour, le syndrome génito-urinaire reste extrêmement sous-diagnostiqué malgré sa fréquence élevée principalement en raison de la réticence des femmes à demander de l’aide en raison de l’embarras, ou en raison d’une tendance chez de nombreuses femmes à le considérer comme une caractéristique normale du vieillissement naturel.
Cependant, dans de nombreux cas, la réticence des professionnels de la santé à aborder ces problèmes constitue une cause majeure de la méconnaissance de ce syndrome chez les femmes touchées.
Quels sont les signes ?
Une sècheresse vaginale, des irritations, brûlures ou démangeaisons sont fréquemment rencontrés. Les rapports sexuels peuvent devenir douloureux avec l’aggravation de la sècheresse vaginale.
Des signes urinaires sont moins connus mais fréquents : infections urinaires fréquentes, incontinence urinaire.
Pourquoi les femmes pendant ou après un traitement de cancer du sein peuvent souffrir d’une sècheresse vaginale ?
Certains traitements, notamment la chimiothérapie, induisent une ménopause rapide qui est le plus souvent réversible, avec un bouleversement de l’équilibre de la flore vaginale. Parfois l’hormonothérapie prescrite va avoir un effet aggravant sur la sphère vulvo-vaginale chez une patiente ménopausée avec des symptômes qui apparaissent rapidement.
Il est donc important de pouvoir en parler avec un ses référents médicaux, notamment des sexologues.
Quels sont les traitements possibles ?
En 1ère intention, il s’agit d’hydratants vaginaux qui aide à la lubrification et d’estrogènes par voie locale en crème ou ovules.
Il n’y a pas de contre-indication à ces traitements, même en cas d’antécédent de cancer du sein dans le cadre d’une utilisation très modérée. Si cela est insuffisant, des injections d’acide hyaluronique peuvent être proposées en consultation.
Après une anesthésie locale au niveau de la fourchette vulvaire à l’entrée du vagin, de l’acide hyaluronique peut être injecté dans cette zone afin d’améliorer l’élasticité et l’épaisseur de la muqueuse et créer un plan de glissement. Une maladie auto immune contre-indique ce type de traitement.
Des complications mineures peuvent survenir après l’injection : œdème, ecchymose, sensibilité au point d’injection, rarement des nodules ou « boules » d’acide hyaluronique sont palpables. Des massages permettent leurs résorptions.
La thérapie par laser vaginal CO2 fractionné GYNELASE
Il s’agit d’un Laser CO2 fractionné dont le mode d’action est désormais bien connu. L’innovation réside dans la spécificité gynécologique. Le Gynelase a été conçu spécifiquement pour la gynécologie et est utilisé depuis plusieurs années pour cette localisation. Il permet d’obtenir d’excellents résultats avec 2 séances seulement, espacées de quelques semaines.
La séance de laser se déroule en consultation et dure environ 20 minutes. Les patientes rapportent rarement un inconfort pendant la séance. Il est recommandé de ne pas avoir de rapports avec pénétration pendant les 48H qui suivent la séance et une légère irritation est parfois retrouvée.
Les impacts lasers délivrés sur les muqueuses vont créer un choc thermique contrôlé qui va augmenter la production des fibroblastes, différents facteurs de croissance, et ainsi favoriser la régénération tissulaire. C’est ainsi que la muqueuse vaginale va être plus épaissie, plus élastique et retrouver ses propriétés de lubrification.
Les différents paramètres du laser peuvent être modulés et doivent être choisis par le médecin suivant les symptômes et l’état des muqueuses. Par ailleurs un questionnaire standard vous sera proposé avant et après les séances.
Les patientes rapportent une diminution nette des symptômes d’irritation, brûlures, sécheresse vaginale et une amélioration de leur qualité de vie intime qu’elles aient des rapports ou non. Cette technique de laser peut donc être particulièrement adaptée pour les patientes en ménopause précoce dues à un traitement de cancer ou en cours d’hormonothérapie. Il est cependant à noter que ces thérapeutiques innovantes pour la qualité de vie intime ne sont pas encore reconnues par la sécurité sociale.
Ce laser gynécologiques peut aussi être utilisé pour améliorer une incontinence urinaire d’effort débutante (fuites urinaires à la toux ou exercice physique) mais ne remplace pas une chirurgie.
La médecine régénérative
Il s’agit d’utiliser ses propres tissus pour diminuer les symptômes de sécheresse vaginale, atrophie, brûlures, irritation, infections urinaires à répétition et douleurs pendant les rapports. De même qu’en reconstruction mammaire, le liporemodelage est une technique qui va permettre de prélever sa propre graisse.
Le produit récupéré ensuite par centrifugation aura un effet volumateur et de comblement. En augmentant encore le niveau de centrifugation, un effet puissant de régénération tissulaire sera créé : la NANOFAT.
Certaines cicatrices douloureuses d’épisiotomie ou des fissures de l’entrée du vagin rebelles aux traitements peuvent être grandement améliorées par cette technique. La Nanofat semble également très prometteuse pour diminuer les symptômes du Lichen vulvaire.
Cette technique nécessite une intervention courte sous anesthésie générale en ambulatoire.
Dans tous les cas une approche globale sera privilégiée avec l’aide de kinésithérapeutes spécialisés et de sexologues.